Etude scientifique sur les travailleurs frontaliers

Bonjour à toutes et à tous : je lance un appel aux détenteurs et détentrices d’un permis G résidant à Chambéry et Grenoble pour participer à une étude scientifique sur l’expérience du travail frontalier (quasi inexistante sur le sujet). Je suis moi-même frontalier depuis 5 années, je travaille comme sociologue à la Haute école de travail social à Genève. L’idée étant de recueillir quelques témoignages pour dépasser les idées reçues. Pour plus d’infos, vous pouvez m’écrire au mail suivant : nasser.tafferant@hesge.ch
Bon dimanche :slight_smile:

ça fait loin pour être frontalier…

et oui ! la distance paraît moins dissuader les travailleurs frontaliers qui bénéficient d’un réseau de transport qui s’est développé ces dernières années et qui facilitent notamment l’accès à Genève (ter, car et covoiturage. D’où l’intérêt de cette étude pour comprendre de nouvelles réalités du travail frontalier.

Toutefois, notre étude ne ferme pas la porte à nos amis frontaliers résidant entre Chambéry et Genève :slight_smile:

Personnellement jamais de la vie je ne passerai 4 heures par jour pour un aller-retour travail, même avec les meilleures infrastructures de la planète. J’habite sur Montbéliard, et pour moi, Delémont c’est déjà beaucoup trop loin.

De plus je ne comprends pas bien pourquoi vous ne ciblez votre enquête que sur Grenoble et Chambéry. Car des malades qui font 300 kms par jour pour aller travailler en Suisse, il y en a partout. Dans mon coin il y en a qui viennent de Vesoul, Besançon. J’en connais aussi qui sont plus près de la frontière, mais qui vont jusqu’à Moutier, Neuchâtel et même Soleure !!!

Pour réagir à votre message, je dirais d’abord que l’étude que nous menons actuellement montre comment des travailleurs frontaliers qui résident à une longue distance de Genève régulent leur mobilité. Par exemple, tous ne travaillent pas à plein temps, par conséquent un mi-temps est perçu comme un juste milieu qui atténue la contrainte de l’éloignement. Les motivations sont donc diverses (et toutes aussi respectables selon moi). Ensuite, la même étude s’effectue dans les autres régions limitrophes à la Suisse (telle que dans l’arc jurassien). Pour ma part, je recueille les témoignages de celles et ceux qui travaillent dans les cantons de Genève et de Vaud. On ne met donc personnes de côté…

Sur ce forum, c’est plus BS et BL. Je suis dans JU, mais je crois que je suis le seul ici. On voit parfois GE, mais c’est assez rare tout de même. VD et NE, presque rien.

Désolé mais si, la Suisse limitrophe ne se résume pas qu’à Genève et Vaud… PS: Je n’ai toujours pas compris le but de votre enquête.

Si vous lisez l’historique de mes messages dans leur intégralité vous verrez que tout est clair : 1) l’étude vise à améliorer les connaissances sur les travailleurs frontaliers, car les idées reçues demeurent sur ce thème 2) nous sommes une équipe de chercheurs travaillant en Suisse qui se partagent des territoires d’enquête, des collègues mènent la recherche du côté du Doubs, Jura, Haut Rhin, tandis que je m’occupe de recenser des témoignages de personnes provenant de la Savoie et de la Hte Savoie.

Bonjour,
J 'avais vu des statistiques en la matière récemment… -

En réalité, c’est très inégal , d 'une région frontalière à l’autre : Bâle et Genève…par exemple…

Comme je connais les 2 régions frontalières, Genève et Bâle, je pense que les transports et infrastructures sont nettement plus développés dans la Région des Trois Frontières…F/CH/DL

  1. Accès à la Suisse au niveau des autoroutes française et allemande…Beaucoup de frontaliers d 'Alsace rentrent par l’autoroute allemande…

  2. Les transports ferroviaires sont beaucoup plus développés sur Bâle : TER, Rapides et TGV…
    j 'en suis un utilisateur depuis 45 ans.

  3. Du côté Genève / Annemasse on a réagi très tardivement avec le nouveau tram…
    On manque cruellement de parkings au niveau de la frontière.( Ambilly…!!!..)
    Saint-Louis, dans le 68 , a un très grand parking pour les frontatliers à 800 m de la frontière…
    Toutes les communes sur le parcours ferroviaire Mulhouse-Bâle ont agrandi leur parkings au niveau des gares…

  1. Bâle reste une véritable plaque tournante, au niveau ferroviaire: France , Allemagne, Autriche et Italie…
  1. La ville de Bâle peut être contournée par l 'autoroute qui est souterraine.…( long tunnel ) ceci pour aller travailler dans les cantons plus éloignés…Bâle-Campagne et Argovie… Même Zurich pour certains…
    Net gain en temps…
  1. Les trams transfrontaliers…

Premier Trammway électrique no 8 … Centre de Bâle => Weil Am Rhein ( Allemagne ) opérationnel
Deuxième Trammway électrique no? … Centre de Bâle => Saint-Louis ( France) **en construction **

Ma question : Aurait-on trop longtemps dormi dans la région genevoise…???

Bertrand

c’est une blague ? contournée ? pas du tout c’est un bouchon permanent, ils ne sont pas capables de faire un contournement pour ceux qui ne se rendent pas a Bale. Comme on le voit a Lyon, Rennes, etc…

c’est tellement récent, il a fallu quoi ? 30 ans ? 40 ans ? une honte.

depuis 20 ans qu’on en parle, il est grand temps.

non niveau infrastructure c’est completement a la ramasse.

De quel côté faut-il améliorer les connaissances sur les frontaliers ? Côté suisse ou côté français ?

Je ne suis ni de Chambéry ni de Grenoble, mais si je peux me permettre, le gros du boulot est avant tout côté français. Les Français sont clairement les plus agressifs et les plus revanchards.

Ah.

J’ignorais pour ma part que Grenoble était dans les pays de la Savoie. A l’école on m’a toujours dit que c’était en Isère.

Merci Bertrand pour ces précisions. Il ressort en effet des premières entretiens effectués avec des frontaliers résidant en Haute Savoie et en Savoie des impressions contrastées sur la qualité du réseau ferroviaire et routier. Le Ter semble relever du casse tête pour certains (retards, durée du trajet, pas assez de sièges…) tandis que pour d’autres qui résident en zone frontalière le trajet en voiture reste le moyen le plus simple pour se rendre au travail malgré l’épreuve inévitable des bouchons.

Haute Savoie, Savoie et … Isère. Donc c’est bien du côté des travailleurs français qu’il s’agit d’améliorer les connaissances.

oui les transports en commun, c’est bien sur le papier.
sur je suis a 10 minutes de la gare principale de Bale, Bale Zurich en train c’est 50 minutes.
donc sur le papier je pourrais bosser a Zurich.

mais en fait c’est 10 minutes sans parking et sans marge donc disons 20 minutes. puis arrivés a Zurich, il faut aller de la gare au boulot, si c’est un bus y’a a nouveau la marge a prendre (ou l’attente)…

donc au final ben peu de gens le font car c’est très rigide. un segment , maxi 2 sinon c’est le casse tete.

Qu’est ce qui freine les choses selon vous ? Et comment améliorer l’accessibilité ?

l’argent. parce que c’est pas rentable.
c’est toute la subtilité entre entreprises privée et service public.
il y a des choses qui ne peuvent pas etre rentables, c’est pas grave. ca veut pas dire non plus qu’il faut faire n’importe quoi.

ici hormis 2-3 TER le soir et 2-3 le matin, les TER sont vides de chez vides, ce qui coute un bras.

et ca va bientot etre pire. la SNCF possede des lignes ultra rentables (paris Lyon, et d’autres affreusement pas rentables entre des villes paumées).

que va-t-on faire ? ouvrir les lignes les plus rentables a des operateurs etrangers. mais bon 5 ans apres on se désolera du déficit abyssal de la SNCF (ou de la fermeture de centaines de lignes)…

Bonjour,
allons donc, les transports sont moins contraignants dans la région de Bâle qu ’ autour de Genève…

On est aussi en avance concernant les parkings pour les frontaliers.

Il y a une grande entreprise suisse de Bâle qui a son parking en Allemagne voisine.( frontaliers allemands et français…) L 'acheminement sur Bâle se fait ensuite directement, par un bus de l’usine… Cela semble bien fonctionner.

Dans l 'ensemble, les TER existants fonctionnent correctement. Il y des fois des retards ou des grèves…
Après 40 ans de trajets en TER… je suis toujours encore à mon poste…!!!

Mon entreprise me donne un forfait transport , soit 50% de mon abonnement mensuel TER.
Il y a difficilement moins cher. C 'est clair, je n 'ai pas la souplesse de ceux qui sont en voiture, mais je suis bien organisé. Le plus contraignant reste le pool voiture à 3 ou 4 personnes. Certaines contraintes des uns…( réunions)…retardent les autres…

Moi, je peux encore librement fixer mes horaires et aller en ville : le soir il y a 6 TER entre 16h30 et 19h30…
=> que veut le peuple…???

Peut-on correctement et fréquemment faire le trajet d 'Annemasse à Genève en TER ?
Et ceux qui viennent de Thonon en voiture…!!! Bouchons permanents, pas de trains…

Les TER sont subventionnés par la Région… mieux ça… qu’un nombre de chômeurs en augmentation.
Le Grand EST ne brille pas par ses offres d 'emploi…

Bertrand

Puisque c’est votre enquête, je vous donne quelques pistes simples à expliquer à nos semblables français. Des pistes qui se valent de Genève à Bâle:

  1. Un frontalier n’est rien d’autre qu’une personne qui travaille, et qui ne fait chier personne. Une personne qui paie des impôts et qui ne coûte pas un rond au système social français.
  2. Il travaille chez son voisin car dans la plupart des cas, son pays ne pouvait pas lui donner de travail (5 entretiens ratés en France, le tout premier réussi en Suisse, en ce qui me concerne).
  3. Il a signé pour une retraite plus tardive que ses semblables français, des horaires de travail plus lourds, ce pourquoi il n’accepte pas certaines règles françaises. Comme l’assurance maladie que son pays cherche à lui imposer de force, sous des prétextes discutables, mais que nous ne pouvons pas discuter.
  4. Oui, le frontalier gagne mieux sa vie que ses compatriotes. En même temps, il ne vole rien. Il a accepté un système qui ne le protège pas, il subit les variations du taux de change sans broncher, il peut se faire virer du jour au lendemain. Contrairement aux idées reçues, cela n’arrive quasiment jamais. Car en Suisse, il règne une paix sociale entre les employeurs et les employés, juste inimaginable chez nous.
1 « J'aime »

ça c’est normal, c’est la loi. ce n’est pas un cadeau de votre employeur.

J 'approuve entièrement ce que vient d ’ écrire JPP25…

C 'est la dure réalité du travailleur frontalier, auquel, rien n’est offert.

Il y a eu trop de clichés concernant les frontaliers: de l 'argent vite gagné…etc…

Contraint de s 'exiler pour avoir un travail, il trouve souvent des conditions décentes…impensables chez-nous…

Il n 'est pas dans son pays, il est sujet à tous les aléas et à toutes les attaques.

Du côté de Genève, il se fait traiter de frouze par les partisans du mouvement MRG et accusé de piquer le travail des nationaux suisses. Cela m 'a l’air d 'être plus pacifique du côté de Bâle. On n’en n’est pas encore là…

Bertrand