RĂ©sident ou frontalier ? bis

J’ai été frontalière pendant 5 ans puis je me suis décidée a sauter le pas (avec mon compagnon) pour devenir résidente Genevoise (depuis 1 an). Je dois dire que mon expérience a été très positive.

  1. Avant que je m’installe a Carouge ça faisait 13 mois que je ne trouvais pas d’emplois en Suisse. On m’a fait comprendre a plusieurs reprises que mon statut de frontalière était un problème. Il semblerait que de plus en plus d’entreprises pratiquent la préférence aux locaux (Suisse ou étrangers), phénomène assez récent. Après 2 mois où j’étais résidente j’avais déjà décroché 4 entretiens (en 13 mois de recherche en tant que frontalière j’en ai eu que 3) et surtout après 4 mois j’ai décroché un travail. D’ailleurs, le nombre de frontalier a Genève a baisser pour la 1ière fois en 20 ans sur les 12 derniers mois (-350 frontaliers). Les entreprises Suisses ont vraiment serré la vis avec les frontaliers.
    Etre résident offre un sacré avantage pour obtenir un emploi.
  2. Financièrement on s’en sort très bien car même si notre loyer est environ de 500 CHF/ mois de plus que quand on résidait a St Julien, on ne paye plus de taxe d’habitation, on ne paye plus d’impôts pour les ordures, on ne paye plus aussi de facture d’eau, on n’a réduit drastiquement nos frais de transport en vendant 1 voiture. Aussi, les charges d’eau chaude et de chauffage sont comprises dans les charges du loyer en Suisse, une sacrée économie quand on devait payer de grosse facture d’électricité pour notre chauffage/eau chaude en France.
  3. on a beaucoup gagné en qualité de vie en habitant a quelques mn de notre travail.

Tout ça pour dire que résider en Suisse peut être un meilleur calcul que d’être résident. Il nous a fallu 5 ans pour le réaliser.

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Suivant les cas, ce n’est pas forcément un mauvais calcul. Quand j’étais célibataire j’avais envisagé de vivre à Neuchâtel. Dans le cas qui était le mien il y a bien longtemps, célibataire sans enfant, en ayant tout calculé j’en étais arrivé à la conclusion qu’aller habiter en Suisse n’était pas une mauvaise idée.

Maintenant que j’ai des enfants, les calculs de l’époque ne donnent plus du tout les mêmes résultats. Car en Suisse, un enfant coûte cher. Le faire garder coûte cher, même les maternelles sont payantes. Il faut assurer ses enfants contre la maladie, la notion d’ayant droit n’existe pas en Suisse.

Face à l’impôt sur les revenus, idem. En France on se fait allumer grave quand on a un bon salaire et que l’on vit seul sans enfant, et dans ce cas là il vaut mieux vivre en Suisse. Par contre, dès que les enfants arrivent, en France les impôts baissent drastiquement, ce qui n’est pas le cas en Suisse.

La France a adopté une politique fiscale qui encourage la natalité (que cette politique soit bien ou pas, là n’est pas le sujet). La Suisse préfère une immigration contrôlée pour palier au vieillissement de sa population. Les frontaliers sont de la partie. Et le principe du travail transfrontalier fonctionne bien puisque tout le monde y trouve son compte: la Suisse qui grâce aux frontaliers peut limiter l’immigration sur son sol tout en préservant son économie, la France pour qui les frontaliers génèrent une chiée de pognon, et le frontalier puisqu’il vit bien de son travail.

La France est devenue championne d’Europe des taxes, c’est vrai. Mais suivant les cas de figure, fiscalement il reste à boire et à manger en Suisse comme en France.

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Oui la France est devenue championne du monde des taxes l’an dernier devant le Danemark avec 57% de prélèvements obligatoires/PIB et la Suisse est le pays industrialisé qui taxe le moins avec la moitié moins que la France.
Nous, on a mis notre petite fille de 5 ans a l’école enfantine (public) et elle est entièrement gratuite. Les fournitures scolaires et même les sorties sont financés par le canton. Tout le système scolaire jusqu’au BAC est gratuit en Suisse. Ensuite a l’université (unige) c’est 800 euros/an. Donc nous avec un enfant on dépense moins qu’en vivant a la frontière. Je pense qu’en tant que frontalier on méconnaît très souvent le pays dans lequel on travail (ce qui était notre cas avant d’y résider).
Concernant le contrôle de l’immigration ça ne semble pas fonctionner car de 2005 a 2015 la Suisse a connue une immigration moyenne nette de 85’000/an soit 1% de sa population chaque année. C’est le plus fort taux au monde des pays industrialisé avec l’Australie. La Suisse compte 240’000 Français (en comptant les Français binationaux qui sont devenus Suisses) contre 120’000 Frontaliers Français. A l’école de ma fille j’ai rencontré plusieurs d’ex frontalier qui sont devenus résident.