La strategie des rodriguez démontée au Tribunal…
JUSTICE Comparution immédiate
Des jets d’œufs qui coûtent cher
Lui a 49 ans, son fils 22 ans et le père de sa petite amie 50 ans. Ce trio a été repéré et clairement identifié par le personnel en poste au centre de surveillance urbaine alors qu’ils lançaient samedi des œufs sur les policiers et gendarmes en faction devant la gare. Le signalement a été diffusé auprès des effectifs sur le terrain et le trio a été gentiment interpellé.
Dans les sacs des mis en cause, tout l’attirail du parfait manifestant : liquide pour les yeux en cas de gazage à la lacrymogène, masque à gaz et boîtes d’œufs. Autant dire que ce lundi 11 février, à la barre du tribunal correctionnel de Mulhouse, en comparution immédiate, le trio a passé un sale moment.
D’autant plus qu’au lieu de faire amende honorable, voire de s’excuser, le plus jeune a lancé un « J’ai juste jeté des œufs, ce n’est quand même pas des pavés. Ce n’est pas des violences ! »
• « Aujourd’hui, ce sont des œufs et demain des pavés ? »
Le père de la petite copine du plus jeune a, lui, confirmé avoir donné quelques œufs à d’autres manifestants. Quant au père, il a admis avoir donné un projectile à sa progéniture et est parti dans des explications politico-sociologiques pour justifier et sa présence et les gestes. Mais, comme l’a sèchement dit le président d’audience, Christophe Spery : « Aujourd’hui, ce sont des œufs et demain des pavés ? ». Il s’est s’étonné de voir si peu de maturité de la part d’adultes qui accompagnent leur enfant dans la commission d’infractions. Il a surtout souligné le sang-froid des forces de l’ordre et le professionnalisme des policiers et des gendarmes.
Me Kennel, pour la défense d’un des policiers blessés, a rappelé « que ces hommes supportent tout depuis 13 semaines et, preuve de leur professionnalisme, lors de cette manifestation il n’y a pas eu un seul tir de flash-ball, pas de lacrymogène et pas de grenades de désencerclement ».
• « Au-delà du geste humiliant, ça déstabilise »
Pour le procureur de la République, Mathilde Pimmel, « c’est si facile de tout justifier parce que l’on en veut au système. Et il faut être naïf pour faire croire que lancer un œuf est anodin. Au-delà du geste humiliant, cela déstabilise. Et puis, comme cela a été dit par les prévenus, on voulait pousser les policiers jusqu’au point de rupture. Ensuite on filme et on balance sur les réseaux… C’est tellement facile ».
Elle requiert pour le père un stage de citoyenneté, pour le fils 150 heures de travail d’intérêt général et pour le père de sa petite copine trois mois d’emprisonnement. Un des avocats, Me Messiad-Chettibi, s’insurge : « Quarante-huit heures de garde à vue et une présentation en comparution immédiate pour des jets d’œufs. On cherche à faire des exemples de mes clients et on mélange tout. »
Le tribunal relaxe le père mais condamne le fils à 60 jours-amendes à 8 € et le père de sa petite amie à 90 jours-amendes à 8 €.