Pour relativiser:
Nous avons retrouvé l’automobiliste qui s’est garée place Bel-Air ce jeudi matin sur les rails du tram, entraînant une importante perturbation du trafic. Elle travaille dans une banque voisine. «Je ne me suis pas rendu compte, dit-elle. Je pensais me garer pour quelques minutes, puis j’ai été accaparée par mes activités et j’ai oublié.»
Elle dit n’avoir pas l’habitude de venir en voiture au travail. «D’habitude, je prends les transports publics. Je n’ai pas vu que j’étais garée sur les rails.» Et quand on lui dit qu’elle a bloqué de nombreux bus et trams, elle conclut: «Je suis vraiment désolée.»
Une grosse facture
Ce stationnement illicite lui coûtera cher. Selon nos premières estimations, il lui faudra payer 1800 francs. Et encore, c’est une estimation basse.
Les TPG facturent en effet chaque minute perdue pour chaque véhicule, comme l’indique Marthe Fincati, du service de presse des TPG. Or, ce matin, de nombreux bus et trams se sont retrouvés bloqués à cause de cette automobiliste.
La facturation dépend du type de véhicule et de sa capacité. Pour les trams qui circulent en convoi, c’est 25 francs la minute. Pour les autres trams, 18 francs. Pour les trolleys et les bus, 8 francs. On additionne tous les véhicules bloqués selon leur tarif et le temps durant lequel ils ont été à l’arrêt.
Décompte provisoire
Les TPG n’ont pas encore fait le décompte définitif de tous les véhicules bloqués. Mais en prenant simplement le premier véhicule de chaque ligne, voici ce que cela donne.
Le tram 14 a été bloqué 40 minutes. A 18 francs la minute, cela représente 720 francs.
Le bus 5 a été bloqué 38 minutes. Total: 304 francs.
Le bus 10 a été bloqué 29 minutes. Total: 232 francs.
Le bus 3 a été bloqué 25 minutes. Total: 200 francs.
Selon ces calculs, les TPG devraient ainsi facturer 1456 francs au minimum.
A cela s’ajoutent les bus qui suivaient, pour lesquels il faut faire le même calcul selon leur temps de mise à l’arrêt. Impossible pour l’heure de savoir combien ils étaient. «Assez rapidement, les bus suivant sont détournés, ce qui limite les blocages», explique Marthe Fincati.
L’impact de ces perturbations n’est pas négligeable pour les voyageurs. Ces quatre lignes citées ci-dessus représentent un gros quart de la fréquentation du réseau urbain principal.
Mauvais stationnement et fourrière
A ce montant, il faut ajouter l’amende pour mauvais stationnement. «Dans ce cas, le gendarme de service n’a pas verbalisé, nous attendrons la dénonciation des TPG, explique Silvain Guillaume-Gentil, du service de presse de la police. Mais l’amende pour un stationnement sur un site propre du tram s’élève à 120 francs.»
S’ajoutent encore à la facture les frais du dépanneur pour la fourrière. «Il faut compter 230 francs», indique le porte-parole.
Au total, on arrive à un montant minimum de 1800 francs.
Ce type de mésaventure n’est pas rare. En 2016, les TPG ont enregistré deux cas où le préjudice estimé se montait à près de 700 francs. L’année précédente, ils ont envoyé une facture de 1630 francs pour des véhicules immobilisés 35 minutes.
Nombreux véhicules bloqués
La voiture responsable de ces perturbations, une VW Touran immatriculée à Genève, était garée à la place Bel-Air, plus précisément tout en bas de la rue de la Corraterie. Elle empiétait sur les rails et a bloqué le tram qui s’enfilait sur la rue de la Corraterie. Trop engagé dans les aiguillages, il ne pouvait pas faire marche arrière pour continuer son trajet par le quai de la Poste. Résultat: les bus et les trams en provenance de la rive droite étaient bloqués et s’encolonnaient jusqu’à la place des 22-Cantons, près de Cornavin.
Les TPG ont dû faire appel à un dépanneur qui s’est chargé d’emporter la voiture à la fourrière. Vers 9 h 15, le trafic pouvait reprendre. (TDG)
(Créé: 19.01.2017, 16h12)